Henry de MONFREID
Henry de Monfreid né le 14 novembre 1879 à La Franqui, près de Perpignan. Il meurt en 1974.

De 1910 à 1942, Il vit à Djibouti d’abord puis sur la Mer rouge à bord de ses boutres, à Obock sur le golfe de Tadjoura, mais aussi à Araoué en Ethiopie.
Dans un milieu hostile, la Corne de l'Afrique où la vie d’un homme vaut moins que sa maigre bourse, il est commerçant, contrebandier et trafiquant d’armes. Ses amitiés sont aussi fortes que ses ennemis impitoyables. Intelligent, cultivé, malin, mais aussi humble, il s'est intégré aux autochtones et s'est même converti à l'Islam (autant pour faciliter son intégration à la communauté Danakil, que pour se démarquer de l’esprit colonial de ses compatriotes).
Monfreid "nacouda"
de son boutre
Il sert de guide à Joseph Kessel (voir "Marchand d'esclaves" et "Fortune carrée"), sur les conseils de qui, il écrit "Les Secrets de la Mer Rouge" en 1931.
Boutre Djiboutien
Après ce succès de librairie, il écrit plus de 70 romans et nouvelles.
Henry de Monfreid fait plus que relater ses propres aventures; il sait, dans la grande tradition orale arabe, conter et raconter.

Si sa légende n'a pas survécu dans les pays où il s'est illustré, il demeure pour les jeunes lecteurs occidentaux l’aventurier-écrivain par excellence.

"Ce qu'on pourrait appeler mon oeuvre littéraire n'est autre que le récit de ma vie, écrit au jour le jour dans un présent absolu où les phases de mon existence se succèdent dans une apparente indépendance, comme autour d'un centre instantané de rotation" (Le feu de saint-Elme).
Ce que dit de lui Wilfred Thesiger :

"J'avais acheté les Secrets de la mer Rouge et les Aventures de mer, de Monfreid, à Addis-Abeba, et je venais juste d'en terminer le lecture. J'avais été fasciné par ce récit d'une vie sauvage et sans loi. Monfreid était venu à Djibouti en 1910 pour occuper un emploi dans une société commerciale. Il n'avait pas tardé à se rendre compte qu'il n'y avait rien de commun avec la mentalité petite-bourgeoise de ses collègues français. Les Danakil, en revanche, avaient séduit sa nature romantique, il apprit leur langue et passa tout son temps libre en leur compagnie. Cela ne manqua pas de scandaliser la communauté française : le gouverneur le convoqua et le réprimanda vertement. Monfreid ne fit aucun cas de ses remontrances. Très vite il abandonna son emploi et devint musulman... pour ainsi dire un Danakil. Il s'acheta un dhow (boutre), recruta un équipage et s'en fut pêcher les perles au large des îles Farsan et vendre des fusils de contrebande en Abyssinie, via Tadjoura, provoquant ainsi la fureur des trafiquants français établis là depuis longtemps et qui faisaient ce commerce plus ou moins officiellement. Lorsque son dhow fit naufrage, il se hâta de s'en construire un autre, qu'il baptisa Altaïr."
Wilfred Thesiger in "La vie que j'ai choisie"
Obock 1885 - Le quartier indigène